dimanche 8 janvier 2012

François Hollande pose ses "racines" en Corrèze !



TULLE, Corrèze (Reuters) - "Je sais ce que je vous dois." Promenade au marché, repas des anciens, rencontre avec les forces vives et meeting à Tulle: François Hollande présentait samedi ses voeux aux Corréziens, sur la terre rurale qui nourrit ses ambitions présidentielles.

 Député et président du Conseil général de ce département du centre de la France, le candidat socialiste a recueilli les encouragements de ses administrés pour le mener à l'Elysée le 6 mai prochain, terminant une journée marathon par un meeting truffé de flèches contre Nicolas Sarkozy.

 "Je ne suis pas né en Corrèze et pourtant mes racines sont ici", a dit François Hollande, natif de Rouen.

 "J'y ai été implanté d'abord, greffé ensuite, j'ai puisé à toutes les sources pour me construire une légitimité démocratique. Je sais ce que je vous dois", a-t-il ajouté devant les personnalités du département où il a été élu une première fois en 1983.

 "Je serai quoi qu'il arrive en cette année 2012 indéfectiblement à vos côtés", a-t-il promis dans le gymnase où le président Jacques Chirac, qui avait aussi fait de la Corrèze sa base électorale, avait l'habitude de réunir les forces vives locales chaque début d'année.

 François Hollande a eu une "pensée affectueuse" pour l'ancien chef de l'Etat dont l'épouse Bernadette, élue du département, était absente de la cérémonie.

 "C'est un Corrézien qui avait succédé en 1995 à François Mitterrand. Je veux croire qu'en 2012, ce sera aussi un Corrézien qui reprendra le fil du changement", a-t-il souligné lors d'une réunion publique devant un millier de personnes à Tulle. "Vous aimiez Jacques Chirac ? Mais vous adorerez François Hollande !"

 Au terme d'une semaine où il a répondu coup à coup aux attaques de la droite, le candidat investi par le PS a de nouveau pris pour cible son probable futur adversaire.

 "Ça devait être un quinquennat de rupture, c'est un quinquennat de la dette", a-t-il lancé en guise de bilan de cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy.

 "Qui va mieux en France ? On le sait qui va mieux, les plus favorisés, les plus privilégiés, les plus fortunés", a-t-il dénoncé, stigmatisant "des responsables qui n'en sont pas, des ministres qui ne méritent pas le titre."

 ÉLU, FRANÇOIS HOLLANDE ABROGERAIT LA "TVA SOCIALE"

 Le candidat socialiste a prévenu que son projet devrait tenir compte des contraintes de la crise, "qui sera forcément un programme long à être mis en oeuvre, où il faudra être patient (...), où nous redressons d'abord pour redistribuer ensuite".

 "Il faudra l'expliquer et les Français ne garderont leur confiance que s'ils ont la conviction que la tâche est menée avec le souci du bien commun et le sens de l'intérêt général", a-t-il ajouté.

 François Hollande a de nouveau dénoncé la "TVA sociale" que l'actuel gouvernement espère instaurer dans les semaines qui viennent. "Si les Français me confient la responsabilité du pays, je prendrai la décision d'abroger cette mauvaise réforme", a-t-il promis.

 Il a aussi invité à la vigilance face à un Front national, qu'il a qualifié d'"ennemi de la république" et qu'il juge trop présent dans l'électorat traditionnel de la gauche.

 "Comment admettre que des ouvriers, des employés (...) qui devraient voter à gauche, hésitent à le faire aujourd'hui? C'est notre responsabilité", a-t-il dit.

 François Hollande est attendu dimanche à Jarnac, en Charente voisine, pour commémorer le 16e anniversaire de la mort de François Mitterrand, entré à l'Elysée en 1981.

 Il fera cette visite "non pas par nostalgie, pas davantage par devoir, par une forme de rite ou de célébration (mais) pour rappeler la continuité du combat de le gauche, c'est-à-dire le nôtre aujourd'hui", a-t-il expliqué.

 "Je ne veux pas laisser François Mitterrand rester le seul président socialiste de la Ve République", a-t-il ajouté à Tulle. "Nous aurons bouclé la boucle et j'aurai fait mon devoir vis-à-vis de vous."

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