vendredi 14 octobre 2011

DSK : ce qu'il a dit aux policiers sur la scène avec Banon

Selon des extraits de son audition que l'avocate de DSK a révélés, ce dernier a raconté aux policiers que la jeune femme l'avait "repoussé" quand il avait tenté de l'embrasser, lors de son entrevue de février 2003, et qu'il avait "de suite relâché (son) étreinte".



Au lendemain de la décision prise par le parquet de Paris de classer sans suite la plainte pour tentative de viol de Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn, les avocats de ce dernier sont de nouveau montés au créneau vendredi pour défendre l'honneur de leur client. Henri Leclerc et Frédérique Baulieu contestent en effet une partie des conclusions du parquet qui estime, en substance, que s'il n'y a pas d'éléments de preuve suffisants pour engager des poursuites pour tentative de viol, des faits qualifiés d'agression sexuelle ont quant à eux été "reconnus" mais sont couverts par la prescription triennale (lire notre article > DSK/Banon : la plainte classée mais l'agression reconnue).


Estimant dans un communiqué que la "démarche de vérité" de l'ancien patron du FMI devait "être poursuivie publiquement", ils ont transmis une partie des questions posées par les policiers à DSK lors de son audition le 12 septembre et les réponses de l'ex-favori socialiste pour l'élection présidentielle :

"Nous avons badiné"

-"Pouvez-vous nous relater le déroulement de cette entrevue?  
-Tristane Banon est arrivée, nous nous sommes assis, elle dans le fauteuil et moi dans le canapé. Elle m'a posé quelques questions peu différentes de celles du premier entretien. Après 25 voire 30 minutes, elle a terminé ses questions et nous avons discuté d'une façon plus légère. Nous avons "badiné". Nous avons adopté un ton de conversation plus personnel.
-Qu'entendez-vous par "badiné" ?
-Je lui ai demandé quels étaient ses goûts en matière d'art, de littérature, de voyages. Nous avons parlé sur un ton plus léger. Ensuite nous nous sommes levés pour partir. J'ai alors tenté de l'embrasser. Elle m'a repoussé. Elle a quitté les lieux mécontente. Le tout s'étale sur environ 30 voire 45 minutes.  
-Pouvez-vous détailler cette scène ?  
- J'ai essayé de la prendre dans mes bras. J'ai tenté de l'embrasser sur la bouche. Elle m'a repoussé fermement. Elle m'a lancé, en substance 'Ca va pas ?'. J'ai de suite relâché mon étreinte, elle s'est emparée de ses affaires et elle a quitté l'appartement furieuse."  

Une nouvelle plainte dans quelques jours

Le parquet a considéré que cette tentative de donner un baiser, que DSK a  reconnue, pouvait "être qualifiable d'agression sexuelle", avait expliqué jeudi une source judiciaire. Selon le Code pénal (art 222-22), "constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise". Ce délit, qui a remplacé en 1994 celui, daté, d'attentat à la pudeur, est puni de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amendes. L'absence de consentement de Tristane Banon est donc ce qui semble d'abord avoir motivé la position du parquet de Paris.

L'avocat de cette dernière, Me David Koubbi, a confirmé jeudi que la romancière allait "dans les jours qui arrivent" déposer une plainte avec constitution de partie civile, ce qui entraînerait la désignation d'un juge d'instruction et relancerait l'affaire.

DSK reste l'objet d'une procédure au civil aux Etats-Unis, intentée par  Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l'accuse de l'avoir violée en mai dans un hôtel de Manhattan. Les poursuites pénales ont en revanche été  abandonnées fin août par la justice américaine qui a jugé la plaignante  insuffisamment crédible. Son avocat français, Me Thibault de Montbrial, a estimé vendredi sur Europe 1 qu'en niant publiquement toute agression, DSK avait été "pris en flagrant délit de mensonge" dans l'affaire Banon, ce qui allait être mis à profit dans la procédure civile américaine.

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