vendredi 30 décembre 2011

Juliette Gréco : Ses blessures secrètes, sa tentative de suicide


Je suis faite comme ça, c'est le titre de l'autobiographie que Juliette Gréco sort le 11 janvier chez Flammarion. À l'aube de son 85e anniversaire, la Gréco se prépare un début d'année 2012 intense avec un album, Ça se traverse et c'est beau, la scène, et son histoire, qu'elle raconte avec sincérité dans ce livre. Juliette Gréco incarne à tout jamais une femme insoumise, moderne, à contre-courant, mais aussi une femme qui a pris des coups et les raconte pudiquement.

Nos confrères de France-Dimanche livrent trois passages clés de son autobiographie dans leur nouveau numéro. Gréco y raconte sa mère, qui ne l'a jamais voulue, et sa fausse couche à l'âge de 20 ans. L'artiste était alors enceinte - et c'est le scoop du livre - de Jean-Pierre Wimille, champion automobile de 20 ans son aîné et marié à l'époque. Il se tue un an plus tard, le 28 janvier 1949, dans un accident sur un circuit argentin. Juliette Gréco écrit : "Je vis avec la douleur de sa disparition bien cachée au fond de moi."

France-Dimanche note un autre passage du livre, surprenant, dans lequel Juliette Gréco raconte sa tentative de suicide. Elle qui a toujours incarné une certaine force, la rébellion, a bien failli s'ôter la vie. C'était à l'époque du "Tout-Paris et Saint-Germain-des-Prés", après un dîner chez Régine en compagnie du danseur Jacques Chazot, Juliette Gréco rentre chez elle "anéantie" par les "mensonges, ragots, méchancetés" entendus. Elle absorbe alors une grande quantité de somnifères et s'en étonne encore aujourd'hui : "Je ne sais pas pourquoi j'ai commis cet acte. La tendance suicidaire ne me ressemble pas." C'est sa grande amie Françoise Sagan qui la trouve inanimée en pleine nuit et appelle les secours. Juliette Gréco s'en voudra longtemps ; on retrouve son caractère bien trempé lorsqu'elle écrit : "J'ai pensé que j'avais manqué de courage."

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